Le lac 

paysages                                                                                                        

                                                                                                        

                                           Argumentaire  pour la mise en valeur du lac de Saint Cricq                            

                                                                                                                                               

Le lac de Saint Cricq s’étend sur quatre communes de la communauté de communes de l’Arcadèche : Monbrun, Encausse, Thoux et Saint Cricq.Il fait partie de notre patrimoine, il est le témoin et le catalyseur de puis quarante ans déjà de la vie sociale et économique de cette région.

Construit à l’origine pour l’agriculture ; il a été la cause d’un progrès fulgurant, d’un miracle économique. Il a aidé les agriculteurs à développer leur talent de nourrisseur du monde.

Très vite, il a été encore plus que cela. Il a été un lien entre les habitants du pays ;  les dimanches ensoleillés des années 70 et 80 voyaient ses rives inondées de badauds qui venaient pour se rencontrer et échanger des nouvelles, des avis et pour s’imprégner de l’air du temps. Il a par sa beauté attiré les premiers touristes, quelques uns d’entre eux ont même décidé d’élire domicile sur ses berges dans le hameau de l’Arcadèche.La population de la région s’est mise a augmenter au lieu de diminuer comme dans le reste du département l’essor de la ville de Toulouse aidant. Le lac s’étend sur quatre communes, comme il a été déjà dit et s’étend sur 70 hectares.

 

 Il s’est rempli pour la première fois en 1968 .Lorsqu’il est plein, il contient trois millions six cent mille mètres cubes d’eau. Il a connu trois années de sècheresse terribles : 1976, 1989 et 1990. Ces trois années là on pouvait circuler au fond en vélo ; il ne restait que deux cent mille mètres cubes, même les poissons se sentaient à l’étroit. En 89 et 90 l’eau d’irrigation était tellement contingentée que l’arrosage des cultures a été largement compromis.

On observe sur cette photo prise en 89 ou 90 par mr Marchand le pont certainement d'époque galloromaine  qui permettait au chemin reliant le village de Ste Agathe au village de Thoux d'enjamber l'Arcadèche.Ce pont est habituellement plusieurs mètres sous l'eau. On aperçoit au loin le peu d'eau qu'il reste au fond du lac. Légèrement à gauche du centre de la photo on voit la digue sur laquelle passe la RD 654.

Après ces deux années de sècheresse Mr Joseph , président du conseil général du Gers et président des Coteaux de Gascogne, a œuvré  pour le financement d’une alimentation en eau du lac à partir de la Save. Une station de pompage a été installée à L’isle Jourdain et une canalisation de plusieurs kilomètres amène l’eau à un ruisseau qui se jette dans le lac. La pompe est tournée par un moteur électrique. Cette installation est gérée par la CACG .

  Cette station a fonctionné à plusieurs reprises lorsque les pluies annuelles ont fait défaut, ce qui arrive assez souvent dans cette région ou le vent d’Autan se plait à rejeter vers l’ouest les perturbations atlantiques avant qu’elles n’arrivent à nous. Depuis la Pac 92, les prix des céréales ayant chuté vertigineusement, la consommation d’eau ayant baissé, il a fallu compter plus juste.

 

La quantité d’eau du lac plein ne se justifiant plus, la CACG juge inutile de le remplir puisque la consommation annuelle moyenne n’excède pas un million de mètres cubes. Sachant que l’évaporation est de trois cent mille mètres cubes pour un année normale, Même si le lac n’est au début de la saison (fin juin) qu’à moitié de son niveau ,cela suffit largement pour son exploitation de fourniture d’eau aux cultures de maïs, soja etc..,à condition que l’année soit de pluviosité normale. Il faut savoir que l’année 2003 a été très sèche et très chaude et, si ce n’avait été une  panne colossale du réseau de canalisations enterrées desservant  les différentes communes qui a couté très cher à la CACG en dommages aux agriculteurs dont les cultures ont étés détruites par le manque d’arrosage, le lac aurait été à sec au début du mois de septembre.

Tout ce qui précède fait que tous les ans l’irrigation se fait avec l’eau du fond du lac puisque cela fait maintenant plus de cinq années qu’il n’a pas été plein. On attend une hypothétique année pluvieuse pour qu’il se remplisse tout seul et sans frais. La sagesse consisterait à emmener son niveau au plus haut de façon à ce qu’une pluviosité normale achève de le remplir. Il serait alors aisé de faire face  à une nouvelle année sèche sans que la région ne ressemble une fois de plus au Sahel. On peut se dire que s’il pleut beaucoup c’est du gaspillage de le remplir prématurément avec un moteur électrique mais on peut être sur qu’il ne se remplira jamais tout seul avec une pluviosité normale et il faut considérer le fait de le remplir comme une assurance pour l’avenir.

 

Comme je le disais plus haut, l’irrigation n’est plus la seule raison d’être du lac. En effet, le tourisme, bien qu’il soit considéré comme une économie tiers-mondiste, n’est  pas à négliger et participe à la vitalité économique de la région. Le paysage des coteaux de Gascogne est d’une beauté rare surtout s’il est recouvert de champs de blé qu’ils soient verts ou prêts à la moisson, de tournesols en fleur offrant au spectateur qui sait s’arrêter un régal pour les yeux et le cœur .Il suffit pour s’en convaincre de partir en voyage au loin dans d’autres régions ou d’autres pays pour s’apercevoir au retour que notre région est certainement, une des plus belles qui soit. Pour preuve  aussi les confidences que font les nouveaux habitants, même

 anciens parisiens, qui chuchotent que le pays est extraordinaire mais qu’il ne faut pas le dire aux autres de peur que l’on ne soit envahis d’ »étrangers ».

Il est désagréable, au milieu de cet enchantement, de voir ce lac presque vide qui concède à la région une image de pays sinistré.

 L e voyageur qui passe ressentira un malaise qui le conduira certainement à passer son chemin. Celui-ci peut être un touriste de passage sans conséquence économique et sociale mais aussi un futur acteur économique important à la recherche d’un pays accueillant et déjà prospère ou ses idées et talents pourraient se développer et croitre. Voir un lac  avec un peu d’eau jaunâtre entourée  de vase n’est surement pas très avenant. De plus le lac offre aux habitants du lieu de nombreux loisirs et agréments. Les activités nautiques peuvent y être nombreuses et ludiques à condition toutefois que le niveau du lac soit suffisant. Il faut savoir que le club de voile de Thoux-Saint Cricq  est né avec le lac, la compétence et le dévouement des moniteurs sont sans équivalents. De même leur équipement en voiliers et planches à voiles est des plus moderne et complet, il manque seulement très souvent de l’eau durant l’été pour que puisse s’exprimer leur talent.

 

Une faune sauvage très importante habite le lac et peut le quitter lorsque le niveau de l’eau est trop bas. De nombreuses espèces de poissons peuplent ses eaux. Au début il y avait la carpe, la tanche et le gardon, puis il y eut le brochet et le sandre, ensuite sont venus les poissons chats ce fléaux, puis les terribles black-bass insensibles aux épines de ces derniers, il y a maintenant les silures pesant plusieurs dizaines de kilos nécessitant des pêcheurs aux bras de lutteurs de foire pour le combat final.  De nombreux oiseaux vivent et cohabitent sur le lac. Il n’est pas rare de voir quelque observateur averti poser sa lunette au bord de la route de Sainte Agathe pour observer à loisir ces oiseaux vivre en toute liberté.

Il fait rendre à ce lac son rôle de joyau économique, social et écologique au prix même d’une poignée d’euros.

 

 

Septembre 2008 le lac côté Sainte Agathe

Saint Cricq le 01 10 2008

D.Bégué